L'Islam : Religion de la RESPONSABILITE
Une conception exigeante de la RESPONSABILITE
Né innocent (*), tout individu est habité par des tensions contradictoires.
(*) L'islam ne partage pas l’idée chrétienne du péché originel
D’après l’islam, les êtres humains naissent innocents.
Contrairement à la tradition grecque, mais aussi à la tradition chrétienne qui a subi son influence, ni le corps ni l’âme ne sont intrinsèquement qualifiés sur le plan moral en islam.
Ainsi, l’âme n’est ni bonne ni mauvaise en soi, comme on peut le lire et le comprendre dans les traditions socratique, aristotélicienne et chrétienne, par exemple.
L’âme (en tant que souffle de l’esprit dans le corps) et le corps (dans sa matérialité) sont tous deux des entités neutres ; et l’être humain, en tant qu’il est âme et corps, est habité par différentes aspirations dont certaines sont contradictoires.
Dès sa naissance, l’être humain présente une disposition naturelle qui s’apparente à une aspiration à l’élévation, à la quête de sens et au Transcendant.
Elle se développe parallèlement à son évolution, jusqu’à l’âge de raison et de conscience.
A l’âge de raison, l’Homme a la responsabilité de chercher la paix intérieure en faisant le choix conscient de se réconcilier avec sa nature originelle, donc de maîtriser son attirance vers l’instinct, les désirs corrupteurs et, plus largement, le mal.
L’Homme ayant témoigné, par le pacte originel, que Dieu est bien son Seigneur, l’entrée consciente en islam s’effectue par un nouveau témoignage, une attestation qui fait écho audit pacte : « J’atteste qu’il n’est de dieu que Dieu ».
Cette shahâdah (témoignage), que l’on dit avec le coeur et la raison, réconcilie l’Homme avec sa nature originelle (fitrah) ; celui qui la prononce exprime ainsi que, reconnaissant Dieu, il fera le choix moral du bien, dans la foi et le bon comportement, et de la résistance au mal auquel l’invitent ses passions, par négligence ou par perversité.
Ainsi, la shahâdah est à la conscience responsable ce que la fitrah est à la nature première et innocente de l’être : un témoignage renouvelé.
L’âme et le corps ne sont pas mauvais en soi. Il appartient à l’être humain, en conscience, de faire le choix du bien ou du mal avec sa raison, sa conscience, son intention et son cœur. En maîtrisant certaines attractions naturelles dégradantes, il libère la force élévatrice de la spiritualité et du bien qui, telle une étincelle, une aspiration, l’habitait originellement et qui devient, avec la foi, dévoilement, lumière et libération permettant de se rapprocher du Divin.
La terminologie coranique, à cet égard, est révélatrice : quiconque nie Dieu est « un négateur dont le cœur est voilé ».
Le croyant, celui qui fait le choix de l’élévation vers le Divin, se réconcilie avec l’essence première de son être, puisqu’il revient à Dieu avec un « cœur sain » (dans sa santé et sa pureté originelles), ayant apaisé son être avec sa raison consciente. Cette paix était connue de l’enfant qui vivait ses tensions sans conscience, élu du seul fait de son innocence originelle.
L’élection et la paix de l’Homme adulte conscient sont désormais conditionnées par l’attestation de foi et le choix du bien.
L’Homme comme vice-gérant et gardien
L’homme a reçu en dépôt la foi qu’il doit vivre, expérimenter et approfondir à l’aide de sa conscience libre et de son savoir. Ce dépôt lui confère un statut privilégié, mais il lui impose une responsabilité d’autant plus lourde et exigeante.
Le Coran offre une image très parlante de ce statut ambivalent et difficile :
33, [72] : Nous avons en vérité proposé le dépôt [de la foi] aux Cieux, à la Terre et aux montagnes, mais ils ont refusé de le porter et en ont été effrayés. L’Homme s’en est chargé, il est certes injuste et ignorant
Avec la foi, donnée en dépôt, vient la vice-gérance des affaires du monde ; or, ainsi que l’ont affirmé les anges à l’origine, l’Homme est loin de gérer le monde avec responsabilité, sagesse, humilité et moralité. Ces accès d’arrogance, qui lui font prendre la Terre pour sa seule propriété, son instinct violent et belliqueux, qui lui fait opprimer ses semblables et répandre le sang, son aveuglement cupide, qui lui fait détruire la Nature et les espèces vivantes, le soumettent trop souvent aux attractions négatives. Il se signale alors par son injustice et son ignorance des valeurs et des vertus.
Il existe néanmoins une autre voie pour celle ou celui qui, portant le dépôt de la foi, est conscient(e) de sa responsabilité de vice-gérant(e) devant Dieu (Créateur et Propriétaire) et parmi les Hommes.
Il s’agit de retrouver en soi l’attraction originelle vers le Transcendant (fitrah) en faisant le choix libre et responsable de la vertu et du bien : acquérir des connaissances, s’éduquer et se réformer spirituellement, intellectuellement, humainement et socialement, c’est ajouter la dignité de la conscience du bien à la dignité de l’état naturel et assumer aussi bien sa liberté que sa responsabilité.
Cette réconciliation avec l’aspiration la plus intime de notre être ouvre un premier espace de paix avec soi : c’est le sens de l'islam. Dans la tradition musulmane, elle n’est pleinement possible qu’avec le choix libre et conscient de se réconcilier avec l’Unique, d’entrer dans Sa paix, en répondant à Son appel et en faisant le choix du bien. Alors la vice-gérance n’est plus simplement la gestion matérielle de biens qui n’appartiennent pas à l’Homme, mais plus profondément une expérience spirituelle où l’on accède à une harmonie spirituelle où tous les éléments chantent les louanges du Créateur.
La vice-gérance qui assume sa liberté et sa responsabilité dans la reconnaissance de Dieu et la connaissance du monde devient une réconciliation avec l’Univers, le Monde, la Nature.
L’Homme accède à une autre dimension de sa relation à l’environnement dont il ne peut user sans respect ni abuser sans conscience. La foi qui a converti le coeur opère une conversion de l’intelligence par le cœur et tous deux voient et comprennent différemment : « Les sept Cieux et la Terre chantent les louanges de Dieu de même que tout ce qu’ils contiennent. Et il n’est point un élément qui ne chante Ses louanges, mais vous ne comprenez pas leurs prières. Dieu est certes plein de mansuétude et de compassion1. »
Quand l’Homme accède au secret de cette prière des éléments et de la Nature, il accède à la dignité supérieure dont la caractéristique est la triple réconciliation, paisible et apaisée, avec Dieu, avec soi et avec la Nature. La paix (salâm), qui est à la racine du mot islam, invite à cette quête l’être qui comprend avec le cœur et l’intelligence qu’il ne pourra protéger la dignité de sa nature que par la résistance aux côtés les plus sombres de ladite nature à travers un engagement permanent à faire le choix de la distinction morale. Avec humilité et détermination.
Le destin (question de la liberté vs la prédestination)
Dieu est omniscient. Il est au-delà du passé, du présent et de l’avenir. Son savoir englobe donc toutes choses et en particulier, bien sûr, le sort de chaque individu.
La foi en la volonté de Dieu (al-qadâ’) et en Son décret (al-qadar) - les deux notions qui réfèrent à la prédestination - sont un pilier du credo islamique (ceux en quoi doit croire le musulman).
Cette croyance a trois conséquences quant à la conception de Dieu et trois autres concernant l’Homme.
Tout d’abord, Dieu se présente comme Maître absolu du savoir et du temps. Son pouvoir dépasse toutes les conceptions que l’Homme pourrait s’en faire. Ensuite, il existe une différence de statut entre l’ordre du Divin et la logique rationnelle de l’Homme, qui ne peut accéder au savoir absolu. Enfin, Dieu, dans Sa volonté et par Son décret, n’est jamais absent ; Il reste présent, à l’écoute des prières des Hommes.
Pour ces derniers, les conséquences de ce pilier de la foi sont fondamentales. Il s’agit d’abord de reconnaître le savoir absolu de Dieu (et la connaissance relative des êtres humains), afin d’approcher Sa volonté et Son Décret, avec l’humilité intellectuelle et spirituelle qui sied à Son statut. Il est nécessaire, dans un second temps, de rester dans l’ordre de l’humain sans prétendre se mettre au niveau de Dieu. Dieu sait tout, certes, mais l’être humain ne sait pas ce que Dieu sait : Dieu lui demande, à son niveau, d’assumer sa liberté et sa responsabilité et d’agir en conscience.
L’ignorance où se trouve l’Homme des décrets ultimes de Dieu est la source et la protection même de sa liberté sur terre, donc de sa responsabilité humaine. Enfin, même si la prédestination est une vérité dans l’ordre du savoir et du pouvoir divin, Dieu est à l’écoute des prières des Hommes, lesquels ne doivent cesser, à partir de leur réalité vécue, d’espérer, d’invoquer et de se rapprocher, avec la certitude que les choses peuvent changer.
En résumé :
1) Dieu est omniscient et sait tout de la destinée des Hommes
2) les Hommes ne savent pas ce que Dieu sait et doivent éviter d’appréhender l’ordre du Divin, qui dépasse leur logique rationnelle
3) libres, mais ignorants la volonté et le décret divins, les Hommes doivent assumer leur liberté et la responsabilité de leurs action
4) Dieu les appelle et répond à leurs prières, qui, elles, ont le pouvoir de changer le cours des événements.
L’ensemble du Message de l'islam, dans le Coran et les traditions prophétiques, invite les musulmans à se savoir seuls et responsables devant Dieu, libres et agents de leurs actes, avec l’obligation de se mettre en quête du savoir et d’agir pour le bien.
Le fameux « Inchallah » représente la formule de l’humilité spirituelle du croyant, acteur et actif dans sa vie et dans l’Histoire. Ce dernier sait qu’il doit agir, donner de sa personne, faire les efforts nécessaires, acquérir les connaissances requises pour réaliser ses projets ou pratiquer son métier ; il sait aussi, néanmoins, que, comme il assume sa responsabilité et son pouvoir, le résultat ultime n’est pas entre ses mains.
En ce sens, « Inchallah » ne peut pas, jamais, servir de justification au fatalisme passif : la formule exprime bien plutôt la nécessaire humilité spirituelle du sujet libre et conscient de devoir s’engager, jusqu’au bout de ses capacités, à acquérir du savoir pour se réformer et réformer le monde qui l’entoure
Conséquences de nos actes et justice divine
Au sujet des conséquences de nos actes, nous vous invitons à lire ce qu’à recommandé l’un d’entre nous à son fils dans ce site https://amonfils.weebly.com/les-conseacutequences-de-tes-actes.html (en réalité, tout ce site de transmission des apprentissages d’un père musulman à son fils, sont écrits avec le souci constant d’aider à comprendre cette notion essentielle de la Responsabilité).
Concernant la justice divine (la responsabilité étant aussi le fait de devoir répondre de ses œuvres), et la manière dont nos œuvres sont enregistrées, nous vous invitons à lire cet article https://affinites.weebly.com/memoriser.html.
Une conception exigeante de la RESPONSABILITE
Né innocent (*), tout individu est habité par des tensions contradictoires.
(*) L'islam ne partage pas l’idée chrétienne du péché originel
D’après l’islam, les êtres humains naissent innocents.
Contrairement à la tradition grecque, mais aussi à la tradition chrétienne qui a subi son influence, ni le corps ni l’âme ne sont intrinsèquement qualifiés sur le plan moral en islam.
Ainsi, l’âme n’est ni bonne ni mauvaise en soi, comme on peut le lire et le comprendre dans les traditions socratique, aristotélicienne et chrétienne, par exemple.
L’âme (en tant que souffle de l’esprit dans le corps) et le corps (dans sa matérialité) sont tous deux des entités neutres ; et l’être humain, en tant qu’il est âme et corps, est habité par différentes aspirations dont certaines sont contradictoires.
Dès sa naissance, l’être humain présente une disposition naturelle qui s’apparente à une aspiration à l’élévation, à la quête de sens et au Transcendant.
Elle se développe parallèlement à son évolution, jusqu’à l’âge de raison et de conscience.
A l’âge de raison, l’Homme a la responsabilité de chercher la paix intérieure en faisant le choix conscient de se réconcilier avec sa nature originelle, donc de maîtriser son attirance vers l’instinct, les désirs corrupteurs et, plus largement, le mal.
L’Homme ayant témoigné, par le pacte originel, que Dieu est bien son Seigneur, l’entrée consciente en islam s’effectue par un nouveau témoignage, une attestation qui fait écho audit pacte : « J’atteste qu’il n’est de dieu que Dieu ».
Cette shahâdah (témoignage), que l’on dit avec le coeur et la raison, réconcilie l’Homme avec sa nature originelle (fitrah) ; celui qui la prononce exprime ainsi que, reconnaissant Dieu, il fera le choix moral du bien, dans la foi et le bon comportement, et de la résistance au mal auquel l’invitent ses passions, par négligence ou par perversité.
Ainsi, la shahâdah est à la conscience responsable ce que la fitrah est à la nature première et innocente de l’être : un témoignage renouvelé.
L’âme et le corps ne sont pas mauvais en soi. Il appartient à l’être humain, en conscience, de faire le choix du bien ou du mal avec sa raison, sa conscience, son intention et son cœur. En maîtrisant certaines attractions naturelles dégradantes, il libère la force élévatrice de la spiritualité et du bien qui, telle une étincelle, une aspiration, l’habitait originellement et qui devient, avec la foi, dévoilement, lumière et libération permettant de se rapprocher du Divin.
La terminologie coranique, à cet égard, est révélatrice : quiconque nie Dieu est « un négateur dont le cœur est voilé ».
Le croyant, celui qui fait le choix de l’élévation vers le Divin, se réconcilie avec l’essence première de son être, puisqu’il revient à Dieu avec un « cœur sain » (dans sa santé et sa pureté originelles), ayant apaisé son être avec sa raison consciente. Cette paix était connue de l’enfant qui vivait ses tensions sans conscience, élu du seul fait de son innocence originelle.
L’élection et la paix de l’Homme adulte conscient sont désormais conditionnées par l’attestation de foi et le choix du bien.
L’Homme comme vice-gérant et gardien
L’homme a reçu en dépôt la foi qu’il doit vivre, expérimenter et approfondir à l’aide de sa conscience libre et de son savoir. Ce dépôt lui confère un statut privilégié, mais il lui impose une responsabilité d’autant plus lourde et exigeante.
Le Coran offre une image très parlante de ce statut ambivalent et difficile :
33, [72] : Nous avons en vérité proposé le dépôt [de la foi] aux Cieux, à la Terre et aux montagnes, mais ils ont refusé de le porter et en ont été effrayés. L’Homme s’en est chargé, il est certes injuste et ignorant
Avec la foi, donnée en dépôt, vient la vice-gérance des affaires du monde ; or, ainsi que l’ont affirmé les anges à l’origine, l’Homme est loin de gérer le monde avec responsabilité, sagesse, humilité et moralité. Ces accès d’arrogance, qui lui font prendre la Terre pour sa seule propriété, son instinct violent et belliqueux, qui lui fait opprimer ses semblables et répandre le sang, son aveuglement cupide, qui lui fait détruire la Nature et les espèces vivantes, le soumettent trop souvent aux attractions négatives. Il se signale alors par son injustice et son ignorance des valeurs et des vertus.
Il existe néanmoins une autre voie pour celle ou celui qui, portant le dépôt de la foi, est conscient(e) de sa responsabilité de vice-gérant(e) devant Dieu (Créateur et Propriétaire) et parmi les Hommes.
Il s’agit de retrouver en soi l’attraction originelle vers le Transcendant (fitrah) en faisant le choix libre et responsable de la vertu et du bien : acquérir des connaissances, s’éduquer et se réformer spirituellement, intellectuellement, humainement et socialement, c’est ajouter la dignité de la conscience du bien à la dignité de l’état naturel et assumer aussi bien sa liberté que sa responsabilité.
Cette réconciliation avec l’aspiration la plus intime de notre être ouvre un premier espace de paix avec soi : c’est le sens de l'islam. Dans la tradition musulmane, elle n’est pleinement possible qu’avec le choix libre et conscient de se réconcilier avec l’Unique, d’entrer dans Sa paix, en répondant à Son appel et en faisant le choix du bien. Alors la vice-gérance n’est plus simplement la gestion matérielle de biens qui n’appartiennent pas à l’Homme, mais plus profondément une expérience spirituelle où l’on accède à une harmonie spirituelle où tous les éléments chantent les louanges du Créateur.
La vice-gérance qui assume sa liberté et sa responsabilité dans la reconnaissance de Dieu et la connaissance du monde devient une réconciliation avec l’Univers, le Monde, la Nature.
L’Homme accède à une autre dimension de sa relation à l’environnement dont il ne peut user sans respect ni abuser sans conscience. La foi qui a converti le coeur opère une conversion de l’intelligence par le cœur et tous deux voient et comprennent différemment : « Les sept Cieux et la Terre chantent les louanges de Dieu de même que tout ce qu’ils contiennent. Et il n’est point un élément qui ne chante Ses louanges, mais vous ne comprenez pas leurs prières. Dieu est certes plein de mansuétude et de compassion1. »
Quand l’Homme accède au secret de cette prière des éléments et de la Nature, il accède à la dignité supérieure dont la caractéristique est la triple réconciliation, paisible et apaisée, avec Dieu, avec soi et avec la Nature. La paix (salâm), qui est à la racine du mot islam, invite à cette quête l’être qui comprend avec le cœur et l’intelligence qu’il ne pourra protéger la dignité de sa nature que par la résistance aux côtés les plus sombres de ladite nature à travers un engagement permanent à faire le choix de la distinction morale. Avec humilité et détermination.
Le destin (question de la liberté vs la prédestination)
Dieu est omniscient. Il est au-delà du passé, du présent et de l’avenir. Son savoir englobe donc toutes choses et en particulier, bien sûr, le sort de chaque individu.
La foi en la volonté de Dieu (al-qadâ’) et en Son décret (al-qadar) - les deux notions qui réfèrent à la prédestination - sont un pilier du credo islamique (ceux en quoi doit croire le musulman).
Cette croyance a trois conséquences quant à la conception de Dieu et trois autres concernant l’Homme.
Tout d’abord, Dieu se présente comme Maître absolu du savoir et du temps. Son pouvoir dépasse toutes les conceptions que l’Homme pourrait s’en faire. Ensuite, il existe une différence de statut entre l’ordre du Divin et la logique rationnelle de l’Homme, qui ne peut accéder au savoir absolu. Enfin, Dieu, dans Sa volonté et par Son décret, n’est jamais absent ; Il reste présent, à l’écoute des prières des Hommes.
Pour ces derniers, les conséquences de ce pilier de la foi sont fondamentales. Il s’agit d’abord de reconnaître le savoir absolu de Dieu (et la connaissance relative des êtres humains), afin d’approcher Sa volonté et Son Décret, avec l’humilité intellectuelle et spirituelle qui sied à Son statut. Il est nécessaire, dans un second temps, de rester dans l’ordre de l’humain sans prétendre se mettre au niveau de Dieu. Dieu sait tout, certes, mais l’être humain ne sait pas ce que Dieu sait : Dieu lui demande, à son niveau, d’assumer sa liberté et sa responsabilité et d’agir en conscience.
L’ignorance où se trouve l’Homme des décrets ultimes de Dieu est la source et la protection même de sa liberté sur terre, donc de sa responsabilité humaine. Enfin, même si la prédestination est une vérité dans l’ordre du savoir et du pouvoir divin, Dieu est à l’écoute des prières des Hommes, lesquels ne doivent cesser, à partir de leur réalité vécue, d’espérer, d’invoquer et de se rapprocher, avec la certitude que les choses peuvent changer.
En résumé :
1) Dieu est omniscient et sait tout de la destinée des Hommes
2) les Hommes ne savent pas ce que Dieu sait et doivent éviter d’appréhender l’ordre du Divin, qui dépasse leur logique rationnelle
3) libres, mais ignorants la volonté et le décret divins, les Hommes doivent assumer leur liberté et la responsabilité de leurs action
4) Dieu les appelle et répond à leurs prières, qui, elles, ont le pouvoir de changer le cours des événements.
L’ensemble du Message de l'islam, dans le Coran et les traditions prophétiques, invite les musulmans à se savoir seuls et responsables devant Dieu, libres et agents de leurs actes, avec l’obligation de se mettre en quête du savoir et d’agir pour le bien.
Le fameux « Inchallah » représente la formule de l’humilité spirituelle du croyant, acteur et actif dans sa vie et dans l’Histoire. Ce dernier sait qu’il doit agir, donner de sa personne, faire les efforts nécessaires, acquérir les connaissances requises pour réaliser ses projets ou pratiquer son métier ; il sait aussi, néanmoins, que, comme il assume sa responsabilité et son pouvoir, le résultat ultime n’est pas entre ses mains.
En ce sens, « Inchallah » ne peut pas, jamais, servir de justification au fatalisme passif : la formule exprime bien plutôt la nécessaire humilité spirituelle du sujet libre et conscient de devoir s’engager, jusqu’au bout de ses capacités, à acquérir du savoir pour se réformer et réformer le monde qui l’entoure
Conséquences de nos actes et justice divine
Au sujet des conséquences de nos actes, nous vous invitons à lire ce qu’à recommandé l’un d’entre nous à son fils dans ce site https://amonfils.weebly.com/les-conseacutequences-de-tes-actes.html (en réalité, tout ce site de transmission des apprentissages d’un père musulman à son fils, sont écrits avec le souci constant d’aider à comprendre cette notion essentielle de la Responsabilité).
Concernant la justice divine (la responsabilité étant aussi le fait de devoir répondre de ses œuvres), et la manière dont nos œuvres sont enregistrées, nous vous invitons à lire cet article https://affinites.weebly.com/memoriser.html.