L'Islam : Religion de l'EQUILIBRE esprit - cœur - corps
Nous ne pouvons pas aborder cette question sans vous conseiller la lecture de cet article écrit par l’un d’entre nous à son fils, pour :
. souligner l’importance de cet équilibre entre l’esprit, le cœur et le corps pour l’accomplissement de la mission fondamentale de l’Homme
. expliquer l’importance pour le musulman du ressourcement équilibré de ces trois dimensions de son être
(cf. https://amonfils.weebly.com/importance-du-ressourcement.html)
Même s’il nous semble que cet article dit l’essentiel sur le nécessaire équilibre esprit-cœur-corps, nous allons ajouter quelques éléments pour chacune de ces 3 dimensions ?.
L’Islam et sa philosophie de l’équilibre
Les multiples appellations du Coran indiquent sa fonction : il est le Livre, la
Lumière, le Rappel, le Discernement, etc. Le Texte révélé a d’abord pour fonction de rappeler la présence du Créateur, de Sa Grandeur et de Sa Miséricorde. Il confirme ensuite les limites humaines de la connaissance et l’impossibilité de répondre seul et rationnellement aux questions liées à la vérité, au sens de la vie et aux réalités de l’invisible.
Dans la relation à Dieu qui vient aux êtres humains par la Révélation, il est attendu de ces derniers qu’ils s’élèvent par la prière. Par le Texte révélé, qui oriente, et la prière, qui enracine et confirme l’Homme dans son choix de conscience, s’établit une correspondance, un dialogue entre l’Unique et l’Homme. Les musulmans seront d’abord invités à prier deux fois par jour, ainsi que la nuit, avant que ne s’établisse la prescription définitive des cinq prières quotidiennes.
Un thème est récurrent dans les premières révélations qui parviennent au Messager : l’éducation intellectuelle et spirituelle dans laquelle l’Homme doit s’engager pour se rapprocher de Dieu en réformant sa compréhension, sa perception et ses actions. Ce qui doit l’y aider, c’est le rappel du jour du Jugement dernier où l’Homme retournera vers son Créateur et devra rendre compte seul de ses actes, « Jour où ni l’argent ni les enfants ne seront d’aucun secours, si ce n’est à celui qui viendra à Dieu avec un coeur pur [sain, dans l’état originel]1 ». Au moment de rendre compte de nos actions, le paradis sera offert à ceux qui auront fait le choix de la piété et du bien ; ceux qui auront nié, fait le mal et répandu la corruption sur la Terre seront destinés à l’enfer.
Le Message contient donc un avertissement aux Hommes. Il provient de Dieu, le Créateur, dont « la Compassion précède la colère ». Le Suprême Compatissant accueille celui qui vient à Lui, mais il annonce aussi un châtiment à qui nie, rejette et agit sans éthique.
Plus tard dans la séquence des Révélations, l’amour pour et de Dieu seront présentés comme la source et les motivations de la quête : « Dis : “Si vous aimez Dieu, suivez-moi. Dieu vous aimera et vous pardonnera vos péchés.” » Et le Prophète d’affirmer que le salut ultime n’est pas dans le paradis de la récompense, mais plutôt dans la joie d’être dans Sa présence.
On le voit, les Révélations abordent d’emblée les grands thèmes. Leur fonction est d’abord de convertir, au sens littéral, le coeur, l’intelligence et la compréhension du fidèle. Le Coran est ainsi parcouru par les histoires de Messagers et de Prophètes anciens. Chacune de ces histoires rappelle le sens, évoque les principes moraux et permet au croyant d’accéder aux éléments fondamentaux : un Dieu à adorer, un Livre à comprendre, un Appel à entendre et une Destination à laquelle se préparer. Ces histoires reviennent de façon cyclique pour permettre au croyant d’accéder à de nouveaux aspects, au gré de son évolution spirituelle. La raison seule pourrait y voir une redite ; la lecture spirituelle du coeur y voit une confirmation, un approfondissement, la révélation de nouveaux secrets contenus par le Texte.
Ajoutons encore qu’il ne convient pas de différencier absolument les deux approches, celle du cœur et celle de l’intelligence, quant au rapport au Coran. Tous les savants spécialisés dans les études coraniques, sans exception, ont exprimé et rappelé l’importance de la dimension spirituelle quant à l’accompagnement de l’approfondissement intellectuel du sens du Coran.
Le cœur a une intelligence : 22, [46] : « N’ont-ils pas des cœurs avec lesquels ils comprennent… », interpelle le Coran pour nous indiquer que la seule lumière de l’intellect ne suffit pas.
La tradition musulmane, des spécialistes du droit aux mystiques soufis, conjuguent en permanence les deux dimensions : l’intelligence du cœur dispense la lumière au moyen de laquelle l’intelligence de l’intellect observe, perçoit et extrait le sens.
Parole sacrée, le Texte possède ses évidences, ses secrets et ses silences que le rapport au Divin et sa proximité dévoilent à l’intelligence humble, pieuse et contemplative.
La raison ouvre le Livre et le lit mais c’est accompagnée du cœur et de la spiritualité qu’elle le pénètre et le comprend.
L’Islam et l’esprit
Une grande caractéristique de la dignité originelle de l’être humain est la connaissance : « Et II [Dieu] enseigna à Adam les noms de toutes choses, puis II les présenta aux Anges et dit : “Informez-moi du nom de ces choses si vous êtes véridiques”, et les Anges répondirent : “Louange à Dieu, nous n’avons de connaissance que ce que Tu nous as enseigné.” ».
Les anges reconnaissent leurs limites et l’être humain, grâce à la connaissance, possède le moyen de « gérer » sa liberté. Au demeurant, seule la connaissance offre la liberté et libère réellement l’Homme car l’ignorance, en soi, est un emprisonnement.
C’est d’ailleurs par cet appel au savoir que commence la Révélation coranique, puisque le premier verset reçu par le Messager révèle : « Lis : au nom de Ton Seigneur qui a créé l’Homme d’une adhérence. Lis : et Dieu est le plus généreux qui est Celui qui a enseigné par la plume, Celui qui a enseigné à l’Homme ce qu’il ne savait pas. ».
La connaissance des noms et des choses caractérise la dignité originelle de l’Homme dans sa quête de vérité. Dieu lui a donné les moyens de se dépasser par les deux facultés du savoir que sont l’esprit et le coeur.
Être libre auquel fut octroyé le pouvoir du savoir, l’Homme doit user de sa connaissance pour faire un bon usage de sa liberté.
En ce sens, il est donc une créature dotée d’un statut privilégié et, subséquemment, d’une responsabilité supérieure au coeur de la Création entière.
Comme le dit le Coran : « Ne voyez-vous pas que Dieu a mis à votre service tout ce qui est dans les Cieux et sur la Terre et qu’il vous a prodigué Ses bienfaits apparents et cachés ? »
Avec la liberté et les facultés de connaissance qui caractérisent sa dignité originelle, l’Homme doit chercher à savoir, à comprendre lui-même et le monde, à faire des choix donnant toujours la priorité au bien et à l’élévation qui sont l’expression de sa dignité spirituelle.
L’Islam et le cœur
Pour les musulmans, le Coran est le Texte de référence, la Source et l’Essence du message que le Créateur a fait parvenir aux hommes. Il est la dernière occurrence d’une myriade de Révélations adressées aux êtres humains à travers l’Histoire. Il est le Verbe de Dieu… mais ce Verbe n’est pas Dieu.
Le Coran révèle, dévoile et oriente : il est une lumière qui répond à la quête de sens inscrite dès l’origine dans l’intimité de chaque cœur.
Le Coran est Rappel de tous les messages, ceux de Noé et d’Abraham, de Moïse et de Jésus : comme eux, il rappelle et enseigne aux consciences que la Vie a un sens, que les faits sont des signes. Le Coran est une initiation au discernement.
Pour celle ou celui qui a reconnu la Présence du Très-Haut et dont le cœur a adhéré au message de l’islam, le Coran parle de façon tout à fait singulière.
Il est la Voix et la Voie : Dieu parle à son être, à sa conscience, à son cœur et Lui montre le chemin de Son agrément, de Sa connaissance et de Sa rencontre :
2, [2] : Voici Le Livre, il ne s’y trouve point de doute ; il est une Voie pour celles et ceux qui ont acquis la conscience de Dieu.
Plus qu’un texte, il est le compagnon de route que l’on psalmodie, que l’on récite ou que l’on écoute : partout, dans le monde musulman, dans les mosquées, dans les demeures et dans les rues, on entend de magnifiques voix diffuser dans les airs la parole du Divin. Et les cœurs, parfois distraits, parfois attentifs, le plus souvent méditatifs, répondent à cet appel qui est une invitation au dialogue lancée par le Créateur du Tout au cœur de chacun.
Ici, point de distinction entre le savant et l’être du commun, le Coran parle à chacun sa langue, à sa portée, à son intelligence, à son cœur, à ses questions, à ses joies comme à ses blessures.
La musulmane ou le musulman lit ou écoute le texte en cherchant à s’imprégner de la dimension spirituelle du message : au-delà du temps, au-delà de l’histoire et des millions d’êtres sur la terre, Dieu lui parle, l’appelle et le rappelle, l’invite et l’oriente, conseille et commande… Dieu lui répond, à lui, à elle, à son cœur, sans intermédiaire, intimement.
Pas besoin d’études ou de diplômes, de maîtres ou de guides… ici, pour ses premiers pas, Dieu, Celui qui éduque et qui forme, offre la simplicité de Sa proximité.
Le Coran est alors la propriété de chacun, sans différence, sans hiérarchie… Dieu, sans distinction, vient à celui qui vient à Son Verbe. Il n’est pas rare d’observer alors des femmes et des hommes, pauvres ou riches, savants ou illettrés, d’Orient ou d’Occident… faire silence, regarder au loin, penser, s’exiler, pleurer.
La quête du sens a rencontré le sacré, Dieu est à proximité :
2, [186] : Si Mes serviteurs t’interrogent à Mon sujet, qu’ils sachent que Je suis tout près d’eux, toujours disposé à exaucer les vœux de celui qui M’invoque.
Un dialogue. Intense, permanent, toujours renouvelé entre un Livre qui dit l’infinie simplicité de l’adoration de l’Un et un cœur qui exprime l’intense effort pour se libérer et Le rencontrer.
Le Coran est au cœur de l’épreuve de chaque cœur. Il offre la paix et initie à la liberté.
L’Islam et le corps
Ceux qui ont délaissé et malmené leur santé et leur corps ont certainement une conscience aiguisée du nécessaire ressourcement de cette dimension physique de leur être.
Le Prophète disait que notre corps a un droit (sur nous), notre famille (épouse ou époux) a un droit et notre Seigneur a un droit (quand le prophète se trouvait chez lui, il répartissait son temps en trois parties : une part pour son Seigneur, une part pour sa famille et une part pour lui-même)
Quatre hommes vinrent visiter le dernier Messager, ils menaient tous une vie très austère, et voyant la vie du Prophète, ils firent les commentaires suivants ; le premier dit : « Moi, je suis un chaste et je ne touche jamais de femmes. » Le deuxième dit : « Moi, je prie toute la nuit et je ne dors pas. » Le troisième dit : « Moi, je ne dors jamais sur un lit. » Et le quatrième dit : « Je jeûne en permanence et je ne mange pas. » Le Prophète ressentit de la colère et leur fit le sermon suivant : « Quant à moi, j'épouse les femmes, je prie et je dors, je jeûne et je mange, et je dors sur un lit. Celui qui ne veut pas (suivre) mon exemple n'est pas de moi (ne peut se revendiquer de suivre ma voie d’équilibre et de modération). »
Le Messager dit également : " Il y a deux bienfaits dont beaucoup ne sont pas conscients : la santé et le temps libre".
Il dit encore : “Après la foi, personne n’a jamais reçu de grâce meilleure que la santé.”
Dieu nous prescrit la modération et la préservation de la santé :
7, [31] : Et mangez et buvez; et ne commettez pas d’excès, car Il [Dieu] n’aime pas ceux qui commettent des excès.
2, [195] : … Ne vous exposez pas, de votre propre initiative, à la perdition…
Le Messager dit :
« Jeûnez, vous serez en bonne santé ! »
« Le fils d’Adam ne remplit pas de récipient plus nuisible que son estomac. »
Notre corps ne nous appartient pas, mais nous en sommes gardiens et responsables.
Il est notre véhicule dans notre cheminement et dans l’accomplissement de notre mission fondamentale, et qui veut aller loin ménage sa monture !
Nous ne pouvons pas aborder cette question sans vous conseiller la lecture de cet article écrit par l’un d’entre nous à son fils, pour :
. souligner l’importance de cet équilibre entre l’esprit, le cœur et le corps pour l’accomplissement de la mission fondamentale de l’Homme
. expliquer l’importance pour le musulman du ressourcement équilibré de ces trois dimensions de son être
(cf. https://amonfils.weebly.com/importance-du-ressourcement.html)
Même s’il nous semble que cet article dit l’essentiel sur le nécessaire équilibre esprit-cœur-corps, nous allons ajouter quelques éléments pour chacune de ces 3 dimensions ?.
L’Islam et sa philosophie de l’équilibre
Les multiples appellations du Coran indiquent sa fonction : il est le Livre, la
Lumière, le Rappel, le Discernement, etc. Le Texte révélé a d’abord pour fonction de rappeler la présence du Créateur, de Sa Grandeur et de Sa Miséricorde. Il confirme ensuite les limites humaines de la connaissance et l’impossibilité de répondre seul et rationnellement aux questions liées à la vérité, au sens de la vie et aux réalités de l’invisible.
Dans la relation à Dieu qui vient aux êtres humains par la Révélation, il est attendu de ces derniers qu’ils s’élèvent par la prière. Par le Texte révélé, qui oriente, et la prière, qui enracine et confirme l’Homme dans son choix de conscience, s’établit une correspondance, un dialogue entre l’Unique et l’Homme. Les musulmans seront d’abord invités à prier deux fois par jour, ainsi que la nuit, avant que ne s’établisse la prescription définitive des cinq prières quotidiennes.
Un thème est récurrent dans les premières révélations qui parviennent au Messager : l’éducation intellectuelle et spirituelle dans laquelle l’Homme doit s’engager pour se rapprocher de Dieu en réformant sa compréhension, sa perception et ses actions. Ce qui doit l’y aider, c’est le rappel du jour du Jugement dernier où l’Homme retournera vers son Créateur et devra rendre compte seul de ses actes, « Jour où ni l’argent ni les enfants ne seront d’aucun secours, si ce n’est à celui qui viendra à Dieu avec un coeur pur [sain, dans l’état originel]1 ». Au moment de rendre compte de nos actions, le paradis sera offert à ceux qui auront fait le choix de la piété et du bien ; ceux qui auront nié, fait le mal et répandu la corruption sur la Terre seront destinés à l’enfer.
Le Message contient donc un avertissement aux Hommes. Il provient de Dieu, le Créateur, dont « la Compassion précède la colère ». Le Suprême Compatissant accueille celui qui vient à Lui, mais il annonce aussi un châtiment à qui nie, rejette et agit sans éthique.
Plus tard dans la séquence des Révélations, l’amour pour et de Dieu seront présentés comme la source et les motivations de la quête : « Dis : “Si vous aimez Dieu, suivez-moi. Dieu vous aimera et vous pardonnera vos péchés.” » Et le Prophète d’affirmer que le salut ultime n’est pas dans le paradis de la récompense, mais plutôt dans la joie d’être dans Sa présence.
On le voit, les Révélations abordent d’emblée les grands thèmes. Leur fonction est d’abord de convertir, au sens littéral, le coeur, l’intelligence et la compréhension du fidèle. Le Coran est ainsi parcouru par les histoires de Messagers et de Prophètes anciens. Chacune de ces histoires rappelle le sens, évoque les principes moraux et permet au croyant d’accéder aux éléments fondamentaux : un Dieu à adorer, un Livre à comprendre, un Appel à entendre et une Destination à laquelle se préparer. Ces histoires reviennent de façon cyclique pour permettre au croyant d’accéder à de nouveaux aspects, au gré de son évolution spirituelle. La raison seule pourrait y voir une redite ; la lecture spirituelle du coeur y voit une confirmation, un approfondissement, la révélation de nouveaux secrets contenus par le Texte.
Ajoutons encore qu’il ne convient pas de différencier absolument les deux approches, celle du cœur et celle de l’intelligence, quant au rapport au Coran. Tous les savants spécialisés dans les études coraniques, sans exception, ont exprimé et rappelé l’importance de la dimension spirituelle quant à l’accompagnement de l’approfondissement intellectuel du sens du Coran.
Le cœur a une intelligence : 22, [46] : « N’ont-ils pas des cœurs avec lesquels ils comprennent… », interpelle le Coran pour nous indiquer que la seule lumière de l’intellect ne suffit pas.
La tradition musulmane, des spécialistes du droit aux mystiques soufis, conjuguent en permanence les deux dimensions : l’intelligence du cœur dispense la lumière au moyen de laquelle l’intelligence de l’intellect observe, perçoit et extrait le sens.
Parole sacrée, le Texte possède ses évidences, ses secrets et ses silences que le rapport au Divin et sa proximité dévoilent à l’intelligence humble, pieuse et contemplative.
La raison ouvre le Livre et le lit mais c’est accompagnée du cœur et de la spiritualité qu’elle le pénètre et le comprend.
L’Islam et l’esprit
Une grande caractéristique de la dignité originelle de l’être humain est la connaissance : « Et II [Dieu] enseigna à Adam les noms de toutes choses, puis II les présenta aux Anges et dit : “Informez-moi du nom de ces choses si vous êtes véridiques”, et les Anges répondirent : “Louange à Dieu, nous n’avons de connaissance que ce que Tu nous as enseigné.” ».
Les anges reconnaissent leurs limites et l’être humain, grâce à la connaissance, possède le moyen de « gérer » sa liberté. Au demeurant, seule la connaissance offre la liberté et libère réellement l’Homme car l’ignorance, en soi, est un emprisonnement.
C’est d’ailleurs par cet appel au savoir que commence la Révélation coranique, puisque le premier verset reçu par le Messager révèle : « Lis : au nom de Ton Seigneur qui a créé l’Homme d’une adhérence. Lis : et Dieu est le plus généreux qui est Celui qui a enseigné par la plume, Celui qui a enseigné à l’Homme ce qu’il ne savait pas. ».
La connaissance des noms et des choses caractérise la dignité originelle de l’Homme dans sa quête de vérité. Dieu lui a donné les moyens de se dépasser par les deux facultés du savoir que sont l’esprit et le coeur.
Être libre auquel fut octroyé le pouvoir du savoir, l’Homme doit user de sa connaissance pour faire un bon usage de sa liberté.
En ce sens, il est donc une créature dotée d’un statut privilégié et, subséquemment, d’une responsabilité supérieure au coeur de la Création entière.
Comme le dit le Coran : « Ne voyez-vous pas que Dieu a mis à votre service tout ce qui est dans les Cieux et sur la Terre et qu’il vous a prodigué Ses bienfaits apparents et cachés ? »
Avec la liberté et les facultés de connaissance qui caractérisent sa dignité originelle, l’Homme doit chercher à savoir, à comprendre lui-même et le monde, à faire des choix donnant toujours la priorité au bien et à l’élévation qui sont l’expression de sa dignité spirituelle.
L’Islam et le cœur
Pour les musulmans, le Coran est le Texte de référence, la Source et l’Essence du message que le Créateur a fait parvenir aux hommes. Il est la dernière occurrence d’une myriade de Révélations adressées aux êtres humains à travers l’Histoire. Il est le Verbe de Dieu… mais ce Verbe n’est pas Dieu.
Le Coran révèle, dévoile et oriente : il est une lumière qui répond à la quête de sens inscrite dès l’origine dans l’intimité de chaque cœur.
Le Coran est Rappel de tous les messages, ceux de Noé et d’Abraham, de Moïse et de Jésus : comme eux, il rappelle et enseigne aux consciences que la Vie a un sens, que les faits sont des signes. Le Coran est une initiation au discernement.
Pour celle ou celui qui a reconnu la Présence du Très-Haut et dont le cœur a adhéré au message de l’islam, le Coran parle de façon tout à fait singulière.
Il est la Voix et la Voie : Dieu parle à son être, à sa conscience, à son cœur et Lui montre le chemin de Son agrément, de Sa connaissance et de Sa rencontre :
2, [2] : Voici Le Livre, il ne s’y trouve point de doute ; il est une Voie pour celles et ceux qui ont acquis la conscience de Dieu.
Plus qu’un texte, il est le compagnon de route que l’on psalmodie, que l’on récite ou que l’on écoute : partout, dans le monde musulman, dans les mosquées, dans les demeures et dans les rues, on entend de magnifiques voix diffuser dans les airs la parole du Divin. Et les cœurs, parfois distraits, parfois attentifs, le plus souvent méditatifs, répondent à cet appel qui est une invitation au dialogue lancée par le Créateur du Tout au cœur de chacun.
Ici, point de distinction entre le savant et l’être du commun, le Coran parle à chacun sa langue, à sa portée, à son intelligence, à son cœur, à ses questions, à ses joies comme à ses blessures.
La musulmane ou le musulman lit ou écoute le texte en cherchant à s’imprégner de la dimension spirituelle du message : au-delà du temps, au-delà de l’histoire et des millions d’êtres sur la terre, Dieu lui parle, l’appelle et le rappelle, l’invite et l’oriente, conseille et commande… Dieu lui répond, à lui, à elle, à son cœur, sans intermédiaire, intimement.
Pas besoin d’études ou de diplômes, de maîtres ou de guides… ici, pour ses premiers pas, Dieu, Celui qui éduque et qui forme, offre la simplicité de Sa proximité.
Le Coran est alors la propriété de chacun, sans différence, sans hiérarchie… Dieu, sans distinction, vient à celui qui vient à Son Verbe. Il n’est pas rare d’observer alors des femmes et des hommes, pauvres ou riches, savants ou illettrés, d’Orient ou d’Occident… faire silence, regarder au loin, penser, s’exiler, pleurer.
La quête du sens a rencontré le sacré, Dieu est à proximité :
2, [186] : Si Mes serviteurs t’interrogent à Mon sujet, qu’ils sachent que Je suis tout près d’eux, toujours disposé à exaucer les vœux de celui qui M’invoque.
Un dialogue. Intense, permanent, toujours renouvelé entre un Livre qui dit l’infinie simplicité de l’adoration de l’Un et un cœur qui exprime l’intense effort pour se libérer et Le rencontrer.
Le Coran est au cœur de l’épreuve de chaque cœur. Il offre la paix et initie à la liberté.
L’Islam et le corps
Ceux qui ont délaissé et malmené leur santé et leur corps ont certainement une conscience aiguisée du nécessaire ressourcement de cette dimension physique de leur être.
Le Prophète disait que notre corps a un droit (sur nous), notre famille (épouse ou époux) a un droit et notre Seigneur a un droit (quand le prophète se trouvait chez lui, il répartissait son temps en trois parties : une part pour son Seigneur, une part pour sa famille et une part pour lui-même)
Quatre hommes vinrent visiter le dernier Messager, ils menaient tous une vie très austère, et voyant la vie du Prophète, ils firent les commentaires suivants ; le premier dit : « Moi, je suis un chaste et je ne touche jamais de femmes. » Le deuxième dit : « Moi, je prie toute la nuit et je ne dors pas. » Le troisième dit : « Moi, je ne dors jamais sur un lit. » Et le quatrième dit : « Je jeûne en permanence et je ne mange pas. » Le Prophète ressentit de la colère et leur fit le sermon suivant : « Quant à moi, j'épouse les femmes, je prie et je dors, je jeûne et je mange, et je dors sur un lit. Celui qui ne veut pas (suivre) mon exemple n'est pas de moi (ne peut se revendiquer de suivre ma voie d’équilibre et de modération). »
Le Messager dit également : " Il y a deux bienfaits dont beaucoup ne sont pas conscients : la santé et le temps libre".
Il dit encore : “Après la foi, personne n’a jamais reçu de grâce meilleure que la santé.”
Dieu nous prescrit la modération et la préservation de la santé :
7, [31] : Et mangez et buvez; et ne commettez pas d’excès, car Il [Dieu] n’aime pas ceux qui commettent des excès.
2, [195] : … Ne vous exposez pas, de votre propre initiative, à la perdition…
Le Messager dit :
« Jeûnez, vous serez en bonne santé ! »
« Le fils d’Adam ne remplit pas de récipient plus nuisible que son estomac. »
Notre corps ne nous appartient pas, mais nous en sommes gardiens et responsables.
Il est notre véhicule dans notre cheminement et dans l’accomplissement de notre mission fondamentale, et qui veut aller loin ménage sa monture !