L'Islam : Religion de la REFORME
De quelle réforme parle-t-on ici ?
. Réforme de l’humain (chacun d’entre nous) ?
. Réforme de la société (réformes économiques, sociales, culturelles, politiques, …) ?
. Réforme de l’Islam (une relecture permanente des sources et de la jurisprudence à la lumière de notre monde actuel) ?
Nous allons aborder ces trois types de réforme car, non seulement elles sont interconnectées mais aussi parce que la facilité conduit les acteurs de ces différentes réformes à se renvoyer la balle dès que les difficultés apparaissent :
. Celui qui devrait se réformer lui-même résiste en disant (et il se trompe en partie) que c’est à la société d’évoluer et non à lui !
. Celui qui est en charge de réformer la société dit (et il se trompe en partie) que c’est aux individus (ou une partie des individus) de changer d’abord de mentalité et de posture, et/ou à l’Islam de faire sa réforme
. Certain acteurs (littéralistes ou salafistes) pensent (et ils se trompent) que l’Islam n’est pas réformable et que c’est à la société et à l’individu à se réformer pour s’y adapter
Réforme de l’humain (chacun d’entre nous)
Nous sommes convaincus que la réforme au niveau de l’individu (et en profondeur) est la réforme la plus importante.
Dieu dit dans le Coran :
13, [11] : ... Dieu ne modifie point l'état d'un peuple tant que les hommes qui le composent n'auront pas modifié ce qui est en eux-mêmes...
Une évolution positive au niveau de l’individu influencera une évolution du monde dans lequel il vit. Nous considérons que c’est même un préalable.
L’un d’entre nous a écrit de beaux textes à son fils autour de cette thématique de la réforme personnelle et de la manière d’agir –ensuite- pour rendre le monde meilleur : (https://amonfils.weebly.com/)
Réforme de la société (réformes économiques, sociales, culturelles, politiques, …)
Ce type de réforme est de la responsabilité de tous les citoyens.
Les citoyens (musulmans et non musulmans) contribuent aux réformes, en agissant (ou pas) au niveau individuel, ou en élisant (ou pas) des représentants qui sont chargés d’opérer les réformes nécessaires, puis en acceptant (ou pas) les réformes mises en œuvre.
Le « religieux » peut bien sûr donner un avis sur certaines questions éthiques et de valeurs fondamentales (lire à ce sujet la vision de l’Islam des droits de l’Homme : http://discernement-islam.weebly.com/islam-et-droits-de-lhomme.html)
Cet avis reste consultatif car, si les grands penseurs du passé pouvaient être à la fois savants, philosophes et médecins, ce cumul de compétences n’est plus possible aujourd’hui.
La complexification des savoirs, la masse de compétences requises pour les appréhender ne permettent plus à un seul individu de répondre adéquatement aux questions scientifiques et technologiques de notre époque.
Réforme de l’Islam (et de sa contribution aux évolutions du monde temporel)
Le Coran est la dernière Révélation divine ; mais, depuis l’origine ; il fut clair, et les compagnons du Prophète Muhammad l’ont vécu eu premier chef, que l’interprétation des versets était plurielle et qu’il existait donc, dans le respect des normes sémantiques, une diversité acceptée de lectures parmi les musulmans.
Nous rappelons que la religion du Dieu Unique est une seule et même religion monothéiste portée par Noé, Abraham, Moïse, Jésus et Muhammad (même si les rites et quelques règles pratiques diffèrent comme nous l’avons expliqué dès le premier chapitre consacré à l’histoire de la révélation).
Dans cette logique des différences entre les religions, alors que les fondements sont immuables, une incitation à réfléchir et à adapter l’interprétation au contexte dans le respect des fondamentaux des priorités et de l’esprit du message.
Un outil de réforme de la lecture des Textes : L îjtihàd (effort de raisonnement)
Sur certaines questions pratiques actuelles, les textes ne donnent pas un avis précis. Il arrive qu’un principe général soit énoncé, sans que tous les détails soient donnés par le Coran.
Ainsi, une tradition prophétique rapporte que le Prophète avait mandaté un de ses proches compagnons, comme juge au Yémen. Il lui demande :
« Au moyen de quoi jugeras-tu ?
— Au moyen du Livre de Dieu, répond le compagnon.
— Et si tu ne trouves rien dans le Livre de Dieu ?
— Je jugerai selon la tradition du Messager de Dieu, poursuit le compagnon.
— Et si tu ne trouves rien dans la tradition du Messager ?
— Je ne manquerai pas de faire un effort [ijtihad] pour dégager une opinion, ajoute le compagnon avec confiance.
— Louange à Dieu qui a guidé le messager de Son Messager au point de satisfaire le Messager de Dieu », conclut le Prophète, satisfait de cette réponse.
Ainsi donc, du vivant du Prophète, en Arabie même, il pouvait se trouver que le Coran n’apporte pas de réponse immédiate à des situations inédites ; au juge alors, entre silence des textes et spécificité du contexte, d’exercer son arbitrage et de trouver une réponse appropriée.
Cet exercice intellectuel, en droit musulman, s’appelle l'ijtihad.
Il s’établit sur le principe de compréhension des Textes en fonction de leur orientation et de leur objectif.
Mais s’il n’existe pas de texte clair et/ou spécifique sur le sujet en question ?
Dans cette situation, il appartient au savant, juriste) de revenir à la source scripturaire, à la recherche d’un cas similaire cité dans le Coran (raisonnement par analogie), ou bien de réfléchir à partir du Message global en tenant compte de l’orientation de son cadre éthique et légal, afin de produire un avis juridique circonstancié.
Notons au passage que cet avis n’est jamais contraignant, à l’inverse des règles tirées directement des sources. L'ijtihad, en droit, est donc cet effort, individuel ou collectif, des juristes pour produire un avis légal spécifique, créatif, nouveau et respectueux du sens global du Message, de ses fondements et fidèle aux objectifs éthiques dudit Message.
En cela, cet exercice exige des savants un usage rigoureux de leur raison comme prolongement, dans l’histoire humaine, des exigences de la Révélation, aux fins d’appréhender les nouvelles questions sociales, scientifiques, technologiques ou autres. L’éternité des textes passe par l’exercice temporel de l'ijtihad. Pas de Révélation sans raison.
L’ijtihad nécessite la compréhension des sociétés et des savoirs, suppose l’impératif des réformes et leur prioritaire application. Cet effort de réflexion sur le réel est un exercice rationnel, lié au statut de l’Homme dans l’univers caractérisé par sa liberté et sa connaissance.
Attention toutefois à ne pas s’octroyer l’autorité d’interpréter les Textes sans toujours maîtriser la langue, la hiérarchie des prescriptions ni la structure du Message global.
La Révélation énonce à l’Homme les grands principes légaux et éthiques.
À lui, au moyen de sa raison, d’opérer un double effort intellectuel, un double ijtihad :
. d’une part, sur les Textes (quand ceux-ci offrent une latitude d’interprétation) ou sans texte (mais en tenant compte de l’orientation éthique du Message)
. d’autre part, sur le réel, avec pour objectif la transformation du monde, pour le meilleur.
L’ijtihad, exercice de la rationalité humaine autonome, se situe exactement à ce point critique qui exige le respect des principes éternels et l’impératif éthique de rendre meilleur le monde temporel.
En résumé :
La réforme est un devoir du musulman
La réforme est totalement possible et nécessaire tant au niveau de l’individu, de la société, et de l’Islam.
Le Prophète a dit « Celui d'entre vous qui voit un mal, qu'il le change par sa main. S'il ne peut pas, alors par sa langue, et s'il ne peut pas, alors avec son cœur et ceci est le niveau le plus faible de la foi ».
Choisissons nos modes d’action pour la réforme avec sagesse pour nous rendre et rendre notre monde meilleurs :
. L’action (agir directement contre le mal, avoir un comportement exemplaire dans le domaine en question)
. La parole (ordonner le bien et interdire le mal, transmettre le savoir et la sagesse dans le domaine en question)
. Le cœur (prières, invocations, pensées, intentions)
De quelle réforme parle-t-on ici ?
. Réforme de l’humain (chacun d’entre nous) ?
. Réforme de la société (réformes économiques, sociales, culturelles, politiques, …) ?
. Réforme de l’Islam (une relecture permanente des sources et de la jurisprudence à la lumière de notre monde actuel) ?
Nous allons aborder ces trois types de réforme car, non seulement elles sont interconnectées mais aussi parce que la facilité conduit les acteurs de ces différentes réformes à se renvoyer la balle dès que les difficultés apparaissent :
. Celui qui devrait se réformer lui-même résiste en disant (et il se trompe en partie) que c’est à la société d’évoluer et non à lui !
. Celui qui est en charge de réformer la société dit (et il se trompe en partie) que c’est aux individus (ou une partie des individus) de changer d’abord de mentalité et de posture, et/ou à l’Islam de faire sa réforme
. Certain acteurs (littéralistes ou salafistes) pensent (et ils se trompent) que l’Islam n’est pas réformable et que c’est à la société et à l’individu à se réformer pour s’y adapter
Réforme de l’humain (chacun d’entre nous)
Nous sommes convaincus que la réforme au niveau de l’individu (et en profondeur) est la réforme la plus importante.
Dieu dit dans le Coran :
13, [11] : ... Dieu ne modifie point l'état d'un peuple tant que les hommes qui le composent n'auront pas modifié ce qui est en eux-mêmes...
Une évolution positive au niveau de l’individu influencera une évolution du monde dans lequel il vit. Nous considérons que c’est même un préalable.
L’un d’entre nous a écrit de beaux textes à son fils autour de cette thématique de la réforme personnelle et de la manière d’agir –ensuite- pour rendre le monde meilleur : (https://amonfils.weebly.com/)
Réforme de la société (réformes économiques, sociales, culturelles, politiques, …)
Ce type de réforme est de la responsabilité de tous les citoyens.
Les citoyens (musulmans et non musulmans) contribuent aux réformes, en agissant (ou pas) au niveau individuel, ou en élisant (ou pas) des représentants qui sont chargés d’opérer les réformes nécessaires, puis en acceptant (ou pas) les réformes mises en œuvre.
Le « religieux » peut bien sûr donner un avis sur certaines questions éthiques et de valeurs fondamentales (lire à ce sujet la vision de l’Islam des droits de l’Homme : http://discernement-islam.weebly.com/islam-et-droits-de-lhomme.html)
Cet avis reste consultatif car, si les grands penseurs du passé pouvaient être à la fois savants, philosophes et médecins, ce cumul de compétences n’est plus possible aujourd’hui.
La complexification des savoirs, la masse de compétences requises pour les appréhender ne permettent plus à un seul individu de répondre adéquatement aux questions scientifiques et technologiques de notre époque.
Réforme de l’Islam (et de sa contribution aux évolutions du monde temporel)
Le Coran est la dernière Révélation divine ; mais, depuis l’origine ; il fut clair, et les compagnons du Prophète Muhammad l’ont vécu eu premier chef, que l’interprétation des versets était plurielle et qu’il existait donc, dans le respect des normes sémantiques, une diversité acceptée de lectures parmi les musulmans.
Nous rappelons que la religion du Dieu Unique est une seule et même religion monothéiste portée par Noé, Abraham, Moïse, Jésus et Muhammad (même si les rites et quelques règles pratiques diffèrent comme nous l’avons expliqué dès le premier chapitre consacré à l’histoire de la révélation).
Dans cette logique des différences entre les religions, alors que les fondements sont immuables, une incitation à réfléchir et à adapter l’interprétation au contexte dans le respect des fondamentaux des priorités et de l’esprit du message.
Un outil de réforme de la lecture des Textes : L îjtihàd (effort de raisonnement)
Sur certaines questions pratiques actuelles, les textes ne donnent pas un avis précis. Il arrive qu’un principe général soit énoncé, sans que tous les détails soient donnés par le Coran.
Ainsi, une tradition prophétique rapporte que le Prophète avait mandaté un de ses proches compagnons, comme juge au Yémen. Il lui demande :
« Au moyen de quoi jugeras-tu ?
— Au moyen du Livre de Dieu, répond le compagnon.
— Et si tu ne trouves rien dans le Livre de Dieu ?
— Je jugerai selon la tradition du Messager de Dieu, poursuit le compagnon.
— Et si tu ne trouves rien dans la tradition du Messager ?
— Je ne manquerai pas de faire un effort [ijtihad] pour dégager une opinion, ajoute le compagnon avec confiance.
— Louange à Dieu qui a guidé le messager de Son Messager au point de satisfaire le Messager de Dieu », conclut le Prophète, satisfait de cette réponse.
Ainsi donc, du vivant du Prophète, en Arabie même, il pouvait se trouver que le Coran n’apporte pas de réponse immédiate à des situations inédites ; au juge alors, entre silence des textes et spécificité du contexte, d’exercer son arbitrage et de trouver une réponse appropriée.
Cet exercice intellectuel, en droit musulman, s’appelle l'ijtihad.
Il s’établit sur le principe de compréhension des Textes en fonction de leur orientation et de leur objectif.
Mais s’il n’existe pas de texte clair et/ou spécifique sur le sujet en question ?
Dans cette situation, il appartient au savant, juriste) de revenir à la source scripturaire, à la recherche d’un cas similaire cité dans le Coran (raisonnement par analogie), ou bien de réfléchir à partir du Message global en tenant compte de l’orientation de son cadre éthique et légal, afin de produire un avis juridique circonstancié.
Notons au passage que cet avis n’est jamais contraignant, à l’inverse des règles tirées directement des sources. L'ijtihad, en droit, est donc cet effort, individuel ou collectif, des juristes pour produire un avis légal spécifique, créatif, nouveau et respectueux du sens global du Message, de ses fondements et fidèle aux objectifs éthiques dudit Message.
En cela, cet exercice exige des savants un usage rigoureux de leur raison comme prolongement, dans l’histoire humaine, des exigences de la Révélation, aux fins d’appréhender les nouvelles questions sociales, scientifiques, technologiques ou autres. L’éternité des textes passe par l’exercice temporel de l'ijtihad. Pas de Révélation sans raison.
L’ijtihad nécessite la compréhension des sociétés et des savoirs, suppose l’impératif des réformes et leur prioritaire application. Cet effort de réflexion sur le réel est un exercice rationnel, lié au statut de l’Homme dans l’univers caractérisé par sa liberté et sa connaissance.
Attention toutefois à ne pas s’octroyer l’autorité d’interpréter les Textes sans toujours maîtriser la langue, la hiérarchie des prescriptions ni la structure du Message global.
La Révélation énonce à l’Homme les grands principes légaux et éthiques.
À lui, au moyen de sa raison, d’opérer un double effort intellectuel, un double ijtihad :
. d’une part, sur les Textes (quand ceux-ci offrent une latitude d’interprétation) ou sans texte (mais en tenant compte de l’orientation éthique du Message)
. d’autre part, sur le réel, avec pour objectif la transformation du monde, pour le meilleur.
L’ijtihad, exercice de la rationalité humaine autonome, se situe exactement à ce point critique qui exige le respect des principes éternels et l’impératif éthique de rendre meilleur le monde temporel.
En résumé :
La réforme est un devoir du musulman
La réforme est totalement possible et nécessaire tant au niveau de l’individu, de la société, et de l’Islam.
Le Prophète a dit « Celui d'entre vous qui voit un mal, qu'il le change par sa main. S'il ne peut pas, alors par sa langue, et s'il ne peut pas, alors avec son cœur et ceci est le niveau le plus faible de la foi ».
Choisissons nos modes d’action pour la réforme avec sagesse pour nous rendre et rendre notre monde meilleurs :
. L’action (agir directement contre le mal, avoir un comportement exemplaire dans le domaine en question)
. La parole (ordonner le bien et interdire le mal, transmettre le savoir et la sagesse dans le domaine en question)
. Le cœur (prières, invocations, pensées, intentions)